LES SEIGNEURS DE FREMERSDORF, 9
En 1648 François protesta contre le traité de Wesphalie
qui cédait son évêché à la France; il finit cependant en
1651, par faire serment de fidélité à Louis XIV et fut alors
réintégré dansle spirituel de son évêché et dans une partie
de ses revenus.
Comme François de Lorraine n’était entré dans l’état
ecclésiastique que contraint par des vues de bienséance
et de politique, il ne faut pas s’étonner que ses mœurs et
ses allures aient été loin d’être celles d’un évêque.
Il convient cependant de faire remarquer, pour son
excuse, qu’il n’avait reçu que la simple tonsure qui n’oblige
pas au célibat perpétuel et que l’évêché était administré
par des grands vicaires.
À la fin de sa vie l’évêque de Verdun quitta l’état ecclé-
siastique pour épouser, en 1661, Christine de Marsianne, à
laquelle il voulait faire avant sa mort une réparation
authentique *.
Outre cette dernière liaison, on lui en prête encore plu-
sieurs autres, parmi lesquelles il faut compter également
Mme de Schonville, déjà citée plus haut.
François de Lorraine-Chaligny mourut le 11 août 1662, et
fut enterré au caveau des capucins à Saint-Nicolas; il
portait les titres de duc de Lorraine, de Bar, de Gueldre
et de Calabre, prince du Saint-Empire, évêque et comte
de Verdun, marquis de Pont-à-Mousson, grand prévôt et
doyen de Cologne, Magdebourg et Strasbourg, lieutenant
général de l’évéché et du pays de Strasbourg, abbé de
Senones et de plusieurs autres abbayes. ete.
Christophe IL de Galhau, qui s’est beaucoup occupé de
Fremersdorf et nous a laissé sur ce sujet plusieurs notices
basées sur les documents des archives, mais par malheur
assez embrouillées, confond notre prince de Lorraine
1. D'HAussonviLLE, Histoire de la réunion de la Lorraine à la France.
2. Francois Jacquor, Histoire de la Lorraine depuis les premiers
ducs de Lorraine jusqu’au blocus de Metz.