à imposé, dès maintenant, à la France, une perte de
plusieurs milliards. Il faut féliciter l’industrie alle-
mande, ainsi débarrassée d’un adversaire redoutable. ».
En même temps que le vieux dieu Thor levait son
féroce marteau sur nos cathédrales, ses sectateurs, insa-
tiables déprédateurs dont s'étonnaient déjà les Romains
(Germani, ad praedam), véritables bêtes de proie, fai-
saient le vide dans nos usines. Mais ce qui est plus sur-
prenant encore et ce qui atteste la différence de menta-
lité entre le Germain et le Latin, c’est que les Allemands
paraissent ne pas avoir conscience de leur conduite dés-
honorante : les Germains, disaient déjà les Anciens, met-
tent en faillite les principes mêmes de la morale
humaine. Non seulement ils ont eu l’impudeur de se
vanter de leurs actes de dévastation, à la tribune du
Reichstag, mais leur Grand Etat-Major a publié, en
1916, un livre qui a pour titre : Mie Industrie im
besetzten Frankieich (L’Industrie dans lu France
occupée), dans lequel ils étalent, avec un cynisme
véritablement ingénu, leurs opérations de méthodiques
rapines, loin derrière le rideau de feu de leurs armées.
Le Ministère français des Finances a fait publier,
récemment, un résumé et d’abondants extraits de cet
ouvrage de près de 500 pages, où s’étalent l’aveu et
l’ignominie des Allemands. Nous ÿ apprenons, entre
autres choses, que dans l’espace de deux mois, en janvier
et février 1916, 4.031 établissements français furent
visités et expertisés par deux cents ingénieurs chargés
d’y diriger le démontage des machines. Ce sont toutes
nos usines du Nord : usines métallurgiques, mines, raffi-
neries, distilleries, sucreries, ‘houille, électricité, cons-
tructions mécaniques, tissages, teintureries, filatures de
laines, industries céramiques, tanneries, brasseries, hui-
leries : papier, vêtement, cotons, corderies, jutes, tlexti-
les, rien n’est oublié. Dans les machines à vapeur, les
coussinets, les arbres de transmission, le tuyautage, les
courroies, tout a été déménagé. Que dis-je ! les calculs
sont allés plus loin encore que les profits à tirer de ces
opérations de forbans. Les fabricants allemands ont
présumé qu’après la guerre, les industries françaises