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cher le comté de Sarrcbrück à la Monarchie française.
En toute occasion, en effet, les évêques de Metz, incités
par les rois de France, ne manquent jamais, à chaque
changement de titulaire épiscopal ou à chaque change
ment successoral dans le comté, de faire valoir leurs
droits de suzerains.
En 1603, le cardinal Charles de Lorraine, étant évêque
de Metz, le bailli du comte Louis de Nassau-Sarrebrück
se rend à Vic, le 15 mai, et là, il reçoit de l’évêque, « de
main et de bouche », l'investiture de ses fiefs mouvant de
l’évêché de Metz.
Le 1°" septembre 1609, c'est le cardinal de Givry qui,
à son tour, accorde l'investiture féodale au comte Louis,
pour tous les fiefs qui dépendent de l’église de Metz, et
dont il avait hérité de sa famille. On voit assez, par
toutes ces cérémonies d’investiture, constamment renou-
velées jusqu’au XVII° siècle, que Louis XIV sera bien
dans son droit féodal, lorsqu'il fera revendiquer ces fiefs
des Evêques de Metz par la Chambre de Réunion du
Parlement de cette ville.
Au temps de la Guerre de Trente ans, le comte de
Sarrebrück, Guillaume-Louis fut, avec l’archevêque-
Electeur de Trèves, dans le parti français. À sa mort,
en 1640, ses domaines furent partagés en trois parts qui
formèrent les maisons de Nassau-Usingen, d’Ottweiler
et de Sarrebrück. Le traité de Westphalie, en 1648, en
leur confirmant leurs privilèges souverains, les rattacha
plus étroitement encore à la France qui les protégeait
contre les prétentions de la Maison d’Autriche.
En 1653, le comte d’Ottweiler, Jean-Louis de Nassau-
Sarrebrück, étant en contestation avec le duc de Lor-
raine, à propos du comté de Sarwerden, fit plaider sa
cause devant la diète de Ratisbonne par l’ambassadeur
de Louis XIV, Robert de Gravelle. Le duc de Lorraine,
débouté de ses prétentions, refusa de s’incliner et conti-
nua de prendre le titre de comte de Sarwerden. C'est
alors que Louis XIV intervient, à la ‘sollicitation du
comte Jean-Louis, qui supplie le roi de lui faire resti-
tuer sa forteresse let seigneurie de Hombourg, sur la
Blis°. Un arrangement diplomatique entre Jean-Louis et