désordres qui amenèrent la chute de l’Empire carolin-
gien let d’où sortit le régime féodal, la contrée de la
Sarre, de même que tout le pays rhénan, se trouva dis-
putée entre les rois de Germanie et les derniers Carolin-
giens de France qui, faibles et débiles, finirent par se
trouver chassés d’Aix-la-Chapelle et de leurs domaines
héréditaires. Dans ces luttes prolongées, les comtes de
Sarrebrück surent habilement vendre leurs services, tan-
tôt à la cause allemande, tantôt à la cause française, et
ils réussirent ainsi à conquérir pour eux-mêmes, dès le
IX° siècle, une indépendance politique complète, sous la
vaine formule de la reconnaissance de la suzeraineté
impériale.
[I — Les comtes de Sarrebrück, vassaux
de l’Église de Metz.
Ces comtes de Sarrebrück descendaient de la célèbre
maison d’Ardenne qui se rattachait à la race de Char-
lemagne et fut aussi la souche des ducs de Lorraine, de
Bouillon et de Luxembourg.
Le comte franc Wigeric, de la maison d’Ardenne, qui
vécut de 877 à 926, au temps des rois de Lotharingie
Arnulfæt Zwentibold, était, comme tous ceux de sa race,
très hostile aux Saxons d’outre-Rhin, en même temps
que jaloux de son indépendance souveraine. I] mourut
à Metz.
L’un des fils de Wigeric, Adalbéron, fut évêque de
Metz et se montra ardent partisan du roi de France,
Louis IV d’Outremer, dans la revendication de ses
droits héréditaires sur le royaume de Lotharingie. Tou-
tefois, en 951, pour le gagner, l’empereur Otton 1°” lui
donna le château de Sarrebrück, et en 960, la seigneurie
de Bliescastel. C’est ainsi qu’Adalbéron qui occupa le
siège épiscopal de Metz pendant 35 ans, le porta à un
haut degré de puissance et le rendit légitime possesseur
d'immenses domaines dans la région de la Sarre et bien
au delà: tout ce pays se trouva placé dans la vassalité de
l’église de Metz.