Instruktionsentwurf des Generalsekretärs des Generalkommissariats für
die deutschen und österreichischen Angelegenheiten Michel Debré
für Hochkommissar Gilbert Grandval.
17.1.1948
Archives du Ministère des Affaires Étrangères, Europe (1944-1960), Sarre 2.
Projet d’instruction au Haut-Commissaire Français en Sarre
Une instruction en date du 4 juillet 1947, adressée au Généra! Commandant en
Chef Français en Allemagne,3 a précisé les lignes de la politique française en Sarre
au cours des mois qui allaient suivre. Les dispositions permanentes de cette note
demeurent valables; cependant, au moment où les transformations d’ordre
économique et politique voulues par la France sont en voie de réalisation, il
apparaît nécessaire de compléter ces directives en fonction de la situation nouvelle.
Deux documents répondront à ce but:
Le premier d’ordre économique apportera les conclusions tirées par le Gouverne¬
ment des travaux de la Commission dite du „Plan de la Sarre“. Le second d’ordre
politique, est la présente instruction:
La politique française en Sarre doit s’inspirer de deux ordres de considération:
d’une part, la consolidation des positions françaises, d’autre part, le libre déve¬
loppement de l’autonomie sarroise. Le maintien de l’équilibre entre ces deux
tendances devra être la préoccupation constante de notre représentation en Sarre,
dans le triple domaine économique, politique et culturel.
1°/- Au point de vue économique
Par ses mines de charbon, par son industrie sidérurgique, enfin, par l’ensemble de
ses richesses industrielles, la Sarre représente pour l’économie française un
complément important de sa capacité de production. Un des premiers buts doit
donc être la remise en état et le développement des installations industrielles
sarroises.
Cette tâche revêt un aspect délicat lorsqu’il s’agit de secteurs où à brève ou à
longue échéance, ta concurrence peut jouer entre la production française et la
production sarroise: c’est notamment le cas de la sidérurgie. La France ne peut
évidemment sacrifier ses intérêts propres aux intérêts sarrois. L'économie française
ne doit pas se trouver atteinte par les dispositions qui seront prises en faveur de
l’économie sarroise, aussi bien au point de vue des besoins de main-d’œuvre, pour
quelque temps encore plus urgents en Sarre qu’en France, qu’au point de vue des
tarifs de transports et des prix à la mine ou à l’usine. De délicats problèmes de
„taux de marche“ vont se poser, nécessitant des arbitrages difficiles.
3 Quelle Nr. 16.
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