Full text: Grenzen und Grenzregionen (22)

bien définis et divergeants suivant la langue, la religion, l'ethnie et la culture, une 
tension qui fait ressentir la frontière comme phénomène historique et individuel. 
Dans sa conférence sur "Les définitions de la frontière et de ses marquages en 
italo-roman et en gallo-roman", le philologue Max Pfister (Sarrebruck) a repris 
cette même idée lorsqu'il a montré, de façon très précise à l'aide de définitions 
différenciées dans certaines langues, à quel point les concepts historiques des 
frontières sont individuels. L'historien Reinhard Schneider (Sarrebruck), de son 
côté, a analysé, dans son exposé "Les frontières linéaires. De l'époque 
mérovingienne au bas Moyen Age", les bases et premières évolutions d'un concept 
de frontières politiques, qui deviendra dominant à partir de l'apparition de l'État 
absolutiste, au XVIIe siècle. Il s'est avéré, avant tout, que des frontières linéaires 
ont déjà existé au Moyen Age, et cela en Europe orientale et occidentale. 
Trois autres conférences ont rendu compte de l'histoire de la frontière franco- 
allemande en Sarre et en Moselle, et cela sous les points de vue archéologique, 
linguistique et d'histoire générale. L'exposé de Frauke Stein, de Sarrebruck, 
spécialiste en proto- et préhistoire, a sondé les trouvailles archéologiques de 
l'antiquité tardive et de l'époque mérovingienne pour en extraire leur témoignage 
ethnique. La situation de la colonisation par Romans et Francs se déduisant des 
sources archéologiques, peut-elle être considérée comme condition essentielle pour 
la formation de la frontière linguistique franco-allemande? Dans un travail 
comparatif, Wolfgang Haubrichs (Sarrebruck) a cherché une réponse à la question 
de savoir si les frontières linguistiques linéaires se développent toujours en 
fonction de zones d'interférences bilingues et de structures dispersives. Les trois 
zones de contact entre la Romania et la Germania qu'il avait choisies comme 
exemples (pays de Salzbourg, Suisse, Sarre et Moselle) semblent indiquer que, 
depuis le début, à côté de structures dispersives, on trouve aussi des secteurs 
linéaires de frontière ce qui demande encore une explication historique plus 
approfondie. L'historien François Roth (Nancy) a étudié, dans son exposé sur "La 
frontière franco-allemande 1871-1918", le 'Reichsland' Alsace-Lorraine, époque se 
situant entre la guerre de 1870/71 et la Première Guerre mondiale. Cette époque 
est de grande importance pour la compréhension de la complexité de la situation 
actuelle (divergeance des frontières politique et linguistique), tout comme de la 
situation d'une région bilingue qui était obligée de vivre dans le champ conflictif 
de deux nations ayant élevé la langue comme on élève un étendard. 
Les exposés suivants ont comparé la situation en Sarre et en Moselle avec celle 
d'autres zones de contact et d'interférence en Europe. Volker Bierbrauer (Munich) 
a examiné, sous le point de vue de l'archéologie de colonisation, les procédures 
répétées et réciproques de superposition de Romans et Lombards dans la région 
frontalière des Alpes centrales, aux Vie et Vile siècles. Guntram Plangg 
(Innsbruck) a présenté la genèse graduelle et extrêmement complexe des frontières 
linguistiques dans la Romania alpine du Tyrol (en particulier dans la région de 
contact entre Ladins, Italiens et Bavarois, au Sud-Tyrol méridional). Elle a duré 
des siècles, et aujourd'hui encore elle ne s'est pas arrêtée car, dans son dynamisme, 
elle est dépendante de facteurs politiques. Ernst Eichler (Leipzig), sans doute le 
chercheur le plus renommé des dernières décennies dans le domaine des contacts 
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