l’ouest, a peut-être été introduit au chapitre de Metz grâce à des relations politiques
analogues à celles qui ont permis à Ferri de se faire élire évêque à Auxerre, on n’en
sait pas davantage. Gérard et Philippe, peut-être frères, n’appartiennent pas à la
maison comtale de Luxembourg, liée étroitement à celle de Bar. If y a des
abstentionnistes au nombre de quatre: Aubert de Lessy et Nemmeri appartenaient à
des familles messines; Lessy est un village de la banlieue; quant à Nemmeri il porte
un nom qui se retrouve dans maint paraige. Maître Pierre de la Vigne porte un nom
ignoré en Lorraine; il été nommé par le pape. Gui de Hainaut a été introduit avec le
frère du comte de Hainaut, Bouchard d’Avesnes; deux régestes pontificaux le citent
comme chanoine et archidiacre de Liège, puis chanoine de Metz et d'Utrecht13.
Le procès-verbal donne une idée de l’influence barroise; Thiébaut obtient huit voix
sur quinze, mais cela ne lui a pas suffi à enlever la majorité absolue des votants.
Soutenu par le roi d’Angleterre, Thiébaut préféra se retirer; il obtint encore de
nouvelles prébendes avant d’être porté au siège de Liège en 1303. Il mourut à
Rome le 26 mai 1312 après avoir été blessé dans un combat14.
Ferri de Lorraine conserva son siège d’Orléans où il mourut bientôt le 4 juin 1299;
il fut enseveli devant le grand autel de l’abbaye de Beaupré15. A Metz Boniface
VIII nomma un chanoine de Cambrai, l’archidiacre de Brabant Gérard de Réninge.
Le nom de ce prélat est ordinairement mal transcrit en Gérard de Relanges;
l’origine de la confusion est que la forme latine du nom du prieuré lorrain de
Relanges est Reninges, et qu'au lieu de conserver pour Gérard ce nom de Réninge
qui est celui de sa famille, on a cru bon d’y voir un Lorrain issu de Relanges.
L’erreur avait été corrigée à la fin du siècle dernier par Jean de Pange dans une note
demeurée trop discrète; cet érudit avait parfaitement identifié l’homme et sa
famille, en prêtant attention à son office d’archidiacre de Brabant16. L’erreur peut
être mieux corrigée depuis la publication de généalogies flamandes par Ed.
Warlop17. Gérard, qui fut mis en place par une bulle du 24 avril 1297, appartenait
en effet à la noblesse flamande. Son père Jean II d’Ypres était seigneur de Réninge,
et sa mère Mathilde d’Aire était «burgrave» de saint-Omer. Gérard avait pour frères
Guillaume, burgrave de Saint-Omer et seigneur de Fauquemberges, Jean III
seigneur de Réninge, Jacques seigneur de Nieppeglise, Baudouin seigneur de
Bellefontaine et Gautier seigneur de Moerbeke. Gérard, qui était docteur en droit et
chanoine de Thérouanne en 1268, devint archidiacre de Brabant dans le diocèse de
Cambrai vers 1275-1282. Il mourut en 1302 et ce fut Renaud de Bar, frère du
,3 Sauerland, op. cit., № 47 et 49.
14 Un mémoire de licence de l’université de Liège a été consacré à Thiébaut de Bar, par Chr. LlMBREE,
Thibaut de Bar, évêque de Liège (ca. 1263-1303-1312), Liège, 1974. L’évêque est souvent
mentionné dans l’étude de Christine Renardy, Le monde des maîtres universitaires du diocèse de
Liège, 1140-1350, Paris, 1979, mais cet auteur n’a pas trouvé de source liégeoise faisant état de la
situation universitaire de Thiébaut, telle que nous la livre ce document unique.
15 Jacques Choux, Obituaire de l’abbaye de Beaupré, ordre de Citeaux, diocèse de Toul, Nancy, 1968
p. 69, n° 81. Il figure à la date du 13 juin.
16 M. de Pange, Note sur l’origine et la famille de Gérard, dit de Relanges, évêque de Metz de 1297 à
1302, Bulletin philologique et historique, 1986/97, p. 27-28.
17 Ed. WARLOP, The flemish Nobility, tableaux annexes.
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