Sur les douze bénéfices ecclésiastiques dénombrés, cinq seulement étaient dans les
mois du pape soumis au concours. Une étude de tous les curés qui furent dépêchés
pour administrer, ou instituer dans une cure, permit de constater que toutes les pa¬
roisses qui avaient pour patron un abbé ou une communauté régulière n’avaient pas
forcément à leur tête des curés réguliers. La moitié de ces cures eut tout au long du
siècle des séculiers à leur tête. Il s’agit des trois cures de la nomination de l'abbé de
Moyenmoutier, l'une de la nomination de l’abbé de Haute-Seille et la dernière de
celle du prieur de Zelle. Les trente-huit cures que comptait l’archiprêtré de Sarre-
bourg totalisent deux cent cinq curés, ce qui correspond à une moyenne d’un peu plus
de cinq curés par paroisse. Trente-cinq furent des réguliers, dont quatre nommés à la
fin du 17e siècle ou au début du 18e siècle en raison de la pénurie des prêtres sécu¬
liers. Quant aux cent soixante-dix séculiers restant, nous prenons connaissance à 84,5
% de leur origine diocésaine : 68 % venaient du diocèse de Metz, 15,2 % du diocèse
de Toul et 6,2 % du diocèse de Trêves. Sur cent soixante-dix prêtres séculiers, quatre
furent institués à Trêves en raison de leur tendence janséniste.
Cette étude permit de constater une certaine stabilité du clergé rural : 58 % des curés
restaient en fonction entre 15 et 25 ans. Cette étude révéla par ailleurs que si à la fin
du 17e siècle et au début du 18e certaines cures étaient désservies par commande par
des clercs ou acolytes, ou d’autres par des réguliers, il en est plus de même dans les
années 1726 - 1729 où chaque paroisse disposait d’un curé pour la desservir.
C’est à peu près dans ces mêmes années que chaque paroisse disposait de son maître
d’école qui, semble-t-il, enseigna pendant longtemps filles et garçons dans la même
école. En effet, pour l’enseignement des filles dans le pays de Sarrebourg, il fallut
attendre les trente dernières années du 18e siècle pour en déceler la présence. Pré¬
sence qui fut favorisée par l’établissement d’un noviciat des sœurs de la Providence
en 1770 à Haut-Clocher.
La reprise de la vitalité religieuse put être perçue au travers de l’étude des messes de
fondation et des confréries religieuses. Il est impossible d’évaluer le nombre des fon¬
dations qui ont pu être faites tout au long du 18e siècle, les procès-verbaux n’étant
pas très éloquents et le registre des fondations tenu par la chancellerie épiscopale de
1738 à 1775 incomplet13. Une douzaine peuvent être dénombrées entre 1738 et 1775,
mais elles furent vraisemblablement plus nombreuses. Un bon nombre de paroisses
qui, à la fin du 17e siècle, n’en exécutaient pas, virent s’en fonder plusieurs dans les
premières années du 18e siècle. Ces fondations et les termes de leur contrat devaient
être affichés, publiquement à l’église ou dans la sacristie sur une table appelée des
obits et fondations.
De manière générale, c’étaient les testateurs qui réclamaient cette publicité de peur
que le clergé ne s’acquitte de ses fonctions. Mais les testateurs n’étaient pas les seuls à
réclamer cette publicité. Le pouvoir épiscopal dans la deuxième moitié du 18e siècle
exigeait des paroisses qu'elles eussent toutes en leur sein une table des obits et fonda-
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