scènes de l’Histoire Sainte, de la vie du Christ ou de sa Passion. Il en était ainsi sur¬
tout lorsque la mission avait lieu - comme il arrivait souvent - en temps de carême.
Les méditations étaient guidées devant chaque scène. Puis la foule revenait à l’église
et, plus d’une fois, ne pouvait, tant elle était nombreuse, y entrer tout entière. Le ser¬
mon inaugural était alors prononcé sur la place où on dressait en hâte une estrade ou
encore dans le cimetière. Dans son allocution, le supérieur précisait la raison de sa
venue qui n'était autre que la réconciliation de tous les participants avec le Christ. II
fixait les exercices prévus au long des journées, l’esprit dans lequel il fallait les accom¬
plir. Suivaient quelques indications pratiques. Dès le lendemain, les points forts de la
journée étaient la messe à cinq ou six heures du matin suivie d’une instruction, le
catéchisme en début d'après-midi pour les femmes et les enfants, puis le soir lorsque
les hommes étaient rentrés des champs, les vêpres avec la bénédiction du Saint-Sacre¬
ment, la récitation du rosaire en commun, le grand sermon suivi des prières du soir et
de l’examen de conscience dirigé du haut de la chaire par un des missionnaires. Ceux-
ci accordaient la plus grande importance à ce dernier exercice et pour aider les fidèles
à le faire méthodiquement ils le conduisaient à la façon d’une méditation sur les cinq
plaies du Christ29. Ainsi, pensait-on, les plus frustes apprendraient à se confesser
M Baise les plaies de la main droite du crucifix et disdui ta reconnaissance, baise les plaies de la
main gauche et demande d’y voir clair en toi, baise les plaies du pied gauche et recherche tes
péchés, baise les plaies du pied droit et repens-toi pour tes péchés présents et passés, baise les
plaies du cœur et fais la promesse de t’amender, trouve-t-on dans un livret de cette époque :
Geistliche Gesänger und Gebetter zum Gebrauch der heiligen Mission zusammen getragen,
Hof, 1725, p. 52-67.
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