1 199 bêtes). Les autres imposés se recrutent quasi exclusivement le long de la Mo¬
selle, entre Metz et Coblence, ainsi que dans les campagnes entre Sierck et Boulay
(carte VIII)9. L’avantage des Trévirois est tout aussi patent à propos des bovins (32
impositions sur 51)10 et des ovins (14 sur 24). Ces animaux n’occupent cependant
qu’une place réduite dans le trafic à Sierck. La taxation de 113 bovins en 1537
s’avère exceptionnelle et les passages d’ovins ne totalisent plus de 500 têtes qu’en
1524 (591) et 1530 (633)11. En termes de rendement fiscal (7,6 % et 18 %), les
chevaux occupent une place autrement importante en 1520 et 1530. On en dénom¬
bre alors respectivement 488 et 387. La centaine d’unités n’est par ailleurs dépas¬
sée qu’en 1535. Des habitants de Langemberg (probablement Languimberg) inter¬
viennent à 72 reprises entre 1520 et 1545. Ils laissent loin derrière eux les Messins
(29 taxations) et les Trévirois (10). Parmi les imposés au recrutement plus lointain,
d’aucuns viennent de Coblence et de Solingen. On sait qu’au XVIe siècle la
Lorraine s’oriente de plus en plus vers l’élevage des chevaux, la création de haras
y contribuant pour beaucoup12. Des importations en provenance d’Allemagne sont
également attestées13.
Tant en termes de passages - 531 au total - que de recette, les céréales s’arrogent
nettement la première place dans les cahiers du péage. Ceci n’exclut pas d’amples
variations annuelles: 102 taxations en 1520 et 19 seulement en 1530, 540 mld.14
à la dernière date et 11 464 cinq ans plus tard15. Près de 90 % de la recette totale
sont alors imputables à cet article. Des contributions importantes s’observent égale¬
ment en 1520 (72,6 %), 1524 (50 %), 1537 (61,5 %), 1547 (67,6 %) et 1549 (83
%), Le minimum absolu s’enregistre en 1530 (18,4 %).
9 Dans les années 1550, alors que l’exportation des vivres est interdite dans le Luxembourg, un
Sierckois, Mathieu le boucher, se voit infliger une lourde amende pour avoir tenté de faire sortir des
pourceaux par Echtemach (AGR, CC, reg. 13270 (1552-54), f° 8v-9\ et (1554-58), f° llv).
10 Achat par des Trévirois de bœufs à Metz en 1525-26 (MATHEUS, Trier, p. 45, note 67).
" Il est hasardeux de déterminer le sens du trafic. - Dans la seconde moitié du XVI' siècle, la
correspondance du duc Charles III de Lorraine avec la ville de Metz mentionne à plusieurs reprises
des troupeaux de moutons à destination de la cité et arrêtés en Lorraine sous quelque prétexte
(DUVERNOY, Correspondance, n° 89, 191, 193, 215, 217, 239, 258 et 382; LlBIS, Fabrication, p,
148). - Vers 1600, l’élevage ovin est, en nombre de têtes, le plus important du comté de Bitche
(9 158 moutons d’au moins un an pour 1297 conduits ou ménages) et alimente un commerce d’expor¬
tation. Le fait s’observe aussi dans les régions voisines (Ch. HlEGEL, Recensement, p. 186; H. et
Ch. HlEGEL, Bailliage d’Allemagne, t. II, p. 51-52).
12 ROSE-VlLLEQUEY, Verre, p. 199-200. Vers 1600, on dénombre dans le comté de Bitche 3 612 che¬
vaux de deux ans et plus pour 1 297 conduits (Ch. HlEGEL, Recensement, p. 187). - Dès 1421,
Charles II de Lorraine a doté son duché d’une corporation des marchands et courtiers de chevaux
(Girardot, Fiscalité, p. 219). Aux foires de Saint-Nicolas-de-Port, au XVI' siècle, la majorité des
ventes de bétail concernent des chevaux (KAMMERER-SCHWEYER, Lorraine, p. 79-80). À propos des
importations de chevaux d'Allemagne: Girardot, Saint-Nicolas, p. 50 et 54, note 93.
13 CABOURDIN, Terre et hommes, t. I, p. 78.
14 Sur la contenance du maldre, cf. supra, p. 70, note 18.
Entre mai 1561 et septembre 1571, 636 mld. de céréales acquittent dans le quartier de Thionvilie le
contre-impôt instauré en réaction à Ventrée et issue foraine lorraine (ou Fredault). La plupart des
chargements sont menés par des habitants de Sierck et de Rettel (Yante, Réactions, p. 207-208).
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