(7 51Vh mld.) et les trois quarts des droits sont acquittés pour ce seul produit. La
quasi totalité du trafic (87,2 %) se concentre alors de janvier à juin (graphique XI).
Des chargements peu importants, dont 31 ne dépassant pas 5 mld., et d’autres
devant mobiliser de petites flottilles (48 portent sur des quantités de 51 à 100 mld.
et 19 sur des quantités de 101 à 200 mld.) coexistent au cours de ces cinq exercices
(tableau XXX). Ici encore de véritables professionnels du grand commerce opèrent
en même temps que des producteurs écoulant un surplus ou de simples particuliers
tentant quelque opération spéculative.
Les quantités inscrites à l’actif d’habitants de Thionville (3 309 mld.), de Metz
(2 122 mld.) et de Trêves (1 022’/2 mld.) révèlent à souhait le rôle joué par ces trois
centres dans le commerce céréalier. Participent également à celui-ci tout un chapelet
de localités s’égrenant le long du fleuve des environs de Thionville à ceux de Trê¬
ves (carte VI). Uckange (333 mld.), Cattenom (198V2 mld.), Apach (102 mld.) et
Macheren19 (76 mld.) s’avèrent les plus actives. On relève encore les noms de
Coblence (439 mld.), Neuss (114 mld.), Ruser (peut-être Roeser au sud de Luxem¬
bourg, 100 mld.) et, parmi d’autres villages d’entre Moselle et Sarre, Kemplich
(197 mld.). À la fin du XVe siècle, en période d’approvisionnement difficile, des
grains lorrains et luxembourgeois sont acheminés vers Cologne20.
Les vins, mentionnés à une centaine de reprises, sont principalement pris en charge
par des transporteurs de Thionville (32 impositions), Metz (22), Trêves (11) et Cat¬
tenom (10). Leur provenance n’est jamais précisée. Des crus messins21 croisent
vraisemblablement ceux de la basse Moselle, voire du Rhin. Hans de Kaysersberg
déclarant 20 chars de vin en décembre 1486 acheminerait-il du vin d’Alsace vers
Trêves, la région rhénane ou les Pays-Bas22? Le nombre de taxations oscille à
Sierck entre 5 en 1474-7523 et 51 en 1494. Les années 1483, 1484 et 1486 voient
19 localité, à l’identification incertaine (cf. index), non reportée sur la carte
20 IRSIGLER, Getreidepreise, p. 576.
21 En 1494 et 1499-1500, des Luxembourgeois achètent à Metz d’importantes quantités de vin (Journal
de Jehan Aubrion, p. 331 et 420).
22 1486, 174. - Le vin d’Alsace est alors un grand article d’exportation. Cf. Himly, Exportation;
Ammann, Von der Wirtschaftsgeltung; Barth, Rebbau. - Dès avant 1341, un droit est perçu sur
le passage des vins d’Alsace à Luxembourg (VERKOOREN, Inventaire, t. II, n° 803). Semblable impo¬
sition est attestée à Thionville à partir de 1403-04 (ANP, KK 290, f° 71r). Du vin d’Alsace est taxé
au tonlieu du marché de Trêves en 1435-36 (Laufner, Handelsbereich, p. 202).
23 Le receveur du domaine de Sierck enregistre en 1477 et 1478 les droits perçus sur les vins remontant
le cours. L’imposition, fixée à 1 foudre par 20 foudres, est généralement acquittée en numéraire.
- période du 16.1.1477 au 15.V, 1477 (ADMM, B 9354, f° 4r et 11'): revenu de 1 fl. 8 gr. et de 2
foudres 7 muids de vin;
- période du 16.V. 1477 au 16.V. 1478 (ADMM, B 9355, f°[18r v]):
71