char ou la charrette peut être chargé sur un bateau, constituer, de fait sinon de
droit, l’unité d’imposition ou faire office d’étalon de mesure. Ne précise-t-on pas
en 1530 que 2 chars de foin se trouvent dans un bateau, en 1547 que 24 charrées
de vin sont acheminées par eau et, en 1549, que 5 charrettes de chaudronnerie utili¬
sent le même moyen de transport26.
À propos des bestiaux (chevaux, bovins, porcins et ovins) particulièrement nom¬
breux certaines années, doit être posée la question du mode de déplacement. Le cas
des 25 porcs chargés sur un bateau en 1424-142527 s’avère-t-il ou non l’exception?
Pareil transport, attesté sur le Main aux XIVe et XVe siècles28, évite que de longs
déplacements ne fassent perdre une partie de leur poids à des bêtes prêtes à
l’abattage. L’embarquement de chevaux n’est pas non plus à exclure car on sait
que, sur la Meuse moyenne par exemple29, les bêtes servant au halage re¬
descendent ainsi le cours. Enfin, le 15 juin 1492, une délégation messine forte de
60 hommes appareille à destination de Trêves en deux grandes nefs avec beaucoup
de vivres, dont ung gras buef30. Dans l’état actuel des connaissances, on se
gardera toutefois de généraliser.
Pour plus de 80 % des passages, on ne dispose d’aucune indication quant au moyen
de transport. Au terme de l’analyse seulement, on pourra estimer avec quelque vrai¬
semblance, compte tenu de la nature des produits taxés et du recrutement géogra¬
phique des imposés, que le péage est principalement perçu sur un trafic orienté
selon l’axe mosellan et utilisant largement la voie d’eau.
26 1530, 55; 1547, 14; 1549, 151.
27 1424-25, 11.
2* Lerner, Bedeutung, p. 212.
29 SUTTOR, Navigation, p. 110.
30 HUGUENIN, Chroniques, p. 577.
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