connues, qu'Adelbold de Lobbes était en relation avec l'ancien écolâtre de Reims. Nous
savons que des clercs formés à Chartres, Radulf de Liège et Raginbold de Cologne ont com¬
menté dans neuf lettres des problèmes de géométrie. On a supposé que le manuscrit 225 de
Ripoll qui contient un commentaire de l'astrolabe avait été copié en Lotharingie.24
Cette renaissance humaniste n'empêche pas les Lorrains de s'intéresser aux textes religieux.
Ils copient les manuscrits liturgiques, ils composent des oeuvres hagiographiques. Ceci est
pour l'avenir important. En effet les Lorrains vont jouer un grand rôle dans les débuts de la
réforme de l'Eglise de Rome au XIe siècle. En l'an Mil l'école de Toul est encore en plein
essor. L'évêque Bertold (995-1019) reconstruit la cathédrale et accepte le jeune Bruno
d'Eguisheim, fils d'un aristocrate alsacien. Le jeune homme retrouve des cousins, Thierry de
Bar, Adalbéron, futur évêque de Metz (Adalbéron IV). C'est ce dernier qui conseille Bruno
d'apprendre le latin et le comput. Bruno devient chanoine puis chapelain de Conrad II,
pour finir sur le trône de saint Pierre sous le nom de Léon IX. Ce pape s'entoure de Lorrains
cultivés comme lui, Hugues Le Blanc de Remiremont, Odon de Toul, Humbert de Moyen-
moutier. Ces hommes étaient instruits, savaient peut-être le grec, il n'était pas tout à fait
oublié en Lorraine. Leur science profane servira de base à leur science religieuse.
24 P. Riché, Ecoles et enseignement... p. 26 7 et s.