Robert), C'est peut-être de cet établissement dont était abbé Regimarus qu'Advence désigne
par ces mots, religiosum videlicet presbyterum et monasterii nostri abbatem,122 en 865. II
n'y a pas lieu d'accorder crédit à l'assertion de Constantin, abbé de Saint-Symphorien de
Metz, et auteur des Gesta Adalberonis II, vers 1 01 2-1 01 7,123 selon laquelle l'oeuvre d'Ad-
vence aurait été interrompue par la mort {...quem praeventus morte perstruere non valuit...)
puisque, d'après le diplôme de Louis le Germanique, Advence avait pris le soin de doter sa
fondation: Interea more sanctorum predecessorum suorum de rebus sancti Stephani eandem
cella dotavitJ24 La confirmation du roi peut avoir été sollicitée plusieurs années après la
fondation; rien n'exclut qu'une confirmation antérieure de Lothaire ait pu être perdue.
Egalement souscripteur d'une charte d'Advence pour Gorze,125 Regimarus fait donc partie
de l'entourage de l'évêque qui, au regard de la façon dont il le recommande au pape, sem¬
ble avoir toute confiance en lui: „nous avons commis notre dit fils pour vous signifier les
causes de notre demande, si votre piété la juge digne, car votre excellence peut croire en
lui, si elle se laisse fléchir par nos prières".126
D'après les miracles de sainte Glossinde,127 Advence aurait aussi efficacement protégé le
monastère de moniales de Sainte-Glossinde, de concert avec la reine Theutberge qui en fut
l'abbesse:
... Adventi i temporibus, monasterio huius sanctae virginis plurima regali munificentia sunt
collata beneficia, regisque Lotharii lunioris edicta testamentalia penes ipsas ancillas Deique
usque hodie mènent, quae suasu coniugis suae Teutbergae reginae, intervenient eodem
Adventio episcopo, eis et de noviter datis, et de antiquioribus restitutis, sive etiam de immu¬
nitatibus eiusdem monasterii regia auctoritate constant liberatissime attributa. Nam et ipsa
Teutberga regina loci ipsius regimen tunc tenebat; quae etiam ibi quiescit... ,128
Advence pourrait être également l'auteur d'un diplôme en faveur de Merkinguen (Saint-
Arnual de Sarrebruck), daté de 857, dont font état les historiens du XVIIle siècle mais qui a
disparu depuis. Selon ce diplôme, Advence se serait plaint au roi l'usurpation de terres
appartenant à Merkinguen par un officier du roi de Lorraine (sic) Lothaire, Rollon; à l'appui
de se cause il présente au roi le titre original de la donation de Merkinguen à l'évêque
122 Lettre 12 p. 228.
123 M.G.H., S.S., IV, p. 658-659.
124 D.R.S.K., p. 193; suit l'énumération des biens donnés par Advence, ce qui laisse supposer
que le diplôme a été rédigé à partir d'une charte d'Advence aujourd'hui perdue ou bien, comme le
suggère l'éditeur, retouché par les chanoines. L'éditeur, de même que H.-W. HERRMANN (Die Kol-
legiatstifte der Diözese Metz, in: Die alte Diözese Metz. Referate eines Kolloquiums in Waldfisch¬
bach-Burgalben vom 21-23 März 1990, herausgegeben von H.-W. Herrmann, Saarbrücken, 1993,
p. 113-146, particulièrement p. 117-118) considèrent que les donations d'Advence sont authentiques.
Comme nous ne possédons que des copies extrêmement tardives des XVIe et XVIIe siècles, le débat
reste ouvert.
125 D'HERBOMEZ, Cartulaire..., (note 11) № 58, p. 105.
126 Lettre 12, p. 228: si pietas vestra dignatur; iam dicto filio nostro vobis significandas commissimus, cui
credere poterit vestra excellentia, si nostris precibus flectitur.
127 Sur l'auteur contesté de cette oeuvre (Jean de Saint-Arnoul ou Jean de Gorze), voir en dernier lieu,
Gorze au Xe siècle, éd. M. Parisse et O. G. Oexle, Nancy, 1992, particulièrement la contribution
de W. JACOBSEN, Die Vita des Johannes von Gorze und ihr literarisches Umfeld, p. 25-50.
128 Migne, P.L. 137, col. 231-32.
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