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l’esprit, acte pur
particulariser dans l’individu comme le veulent les nomina¬
listes, que lorsque cet individu n’existe point, doit être cher¬
ché et se cherche, l’universel se pose lui-même comme indi¬
vidu et est simultanément l’un et l'autre. Par conséquent
toute recherche tendant à intégrer l’universel comme pur
universel est condamnée à ne jamais aboutir.
g. Forme concrète de Vuniversel et du particulier. — Nous
pouvons désormais dire que, dans leur antagonisme, le par¬
ticulier et l’universel ne sont que deux abstractions. En con¬
cevant le particulier on l’universalise ; en concevant l’uni¬
versel on le particularise ; de sorte que la recherche du con¬
cept d’individu a toujours tendu à une abstraction, en
partant d’une autre abstraction : l’universel, comme idée à
réaliser, ou catégorie à individualiser. Cette recherche des
deux termes entre lesquels évolue la pensée (particulier
qui doit être compris dans la catégorie, et catégorie qui
doit pénétrer le particulier), ne négligeait rien moins que
le penser lui-même, auquel les deux termes sont im¬
manents. Abandonnons l’universel, qui est concevable mais
ne se conçoit pas, et le particulier, qui peut être objet
d’intuition et ne l'est pas, et tournons-nous vers la
forme concrète du penser, qui comporte l’unification de
l'universel et du particulier, du concept et de l’intuition.
Peut-être trouverons-nous ainsi à portée de nos mains le
positif pur de toute contradiction.