32 LA FRONTIÈRE DE LA SARRE
les progrès rapides de l’industrie, après la réunion.
Les témoignages s’accordent sur l’essor des indus-
tries minières et métallurgiques qui suivit, en cette
contrée, la Révolution. « Le nombre d’usines à feu,
écrit en l'an XI le préfet de la Moselle, s’accroît
rapidement ; et quant aux mines de houille, il est
certain qu’il y a plus d’activité qu’en 1789. Le goût
de ce genre de spéculation s’accroît tous les jours 1. »
L'importance du bassin houiller de Sarrebruck
fut mise alors en pleine lumière. Ces mines, exploi-
tées depuis plus de deux siècles, étaient encore à
peine effleurées ; on n’avait attaqué qu’un petit
nombre de points, et seulement en surface. Un rap-
port rédigé en l’an XI par l'ingénieur Lefebvre
d'Hellencourt?, membre du Conseil des Mines,
marque le point de départ des recherches métho-
diques qui allaient être poursuivies sans relâche
jusqu’en 1814. On y lit des observations qui n’ont
rien perdu de leur actualité. Les houillères de la
rive droite du Rhin, favorisées par la navigation du
fleuve, faisaient dès cette époque une concurrence
redoutable à nos houillères de la Sarre. L'auteur du
mémoire allègue, parmi les motifs de la préférence
qui leur était accordée, « un préjugé accrédité par
1. CoLcuen, Mémoire statistique du département de la
Moselle adressé au ministre de l'Intérieur, Paris, Impr.
Nat., an XI. .
2. *Apperçu des mines de houilles exploitées en France.