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toute justice qu’elle demande que l’iniquité commise à
son détriment, en 1815, soit radicalement réparée.
Un siècle d’usurpation tyrannique ne saurait consa-
crer la forfaiture diplomatique que nous avons racon-
tée et contre laquelle les Lorrains autochtones, des deux
langues, n’ont jamais cessé de protester. Et quant aux
mines de houille et aux richesses métallurgiques du pays,
nous avons sur elles des droits historiques qui concor-
dent avec nos intérêts.
Ce sont, nous l’avons constaté, les ingénieurs de l’Etat
français qui en ont fait, à grands frais, l'exploration
méthodique; c’est l’Etat français qui en a préparé l’ex-
ploitation intensive lorsque le pays était français. Ce
n’est pas tout encort : le grand canal des Houillères par
lequel s’écoulent, comme un fleuve noir, tous les pro-
duits des mines de Sarrebrück, est une création fran-
çaise. Il à été creusé avec des capitaux français et par
des ingénieurs français : il ne fut même achevé que sous
Napoléon III _qui, en 1866, le fit raccorder, à Gon-
drexange, avec le canal de la Marne au Rhin. Tout le
bassin de la Sarre, jusqu’à Tholey et Mettlach doit être
réuni à la France, en dédommagement dies ruines et des
destructions accomplies par les Allemands dans nos dé-
partements du Nord. Il forme un tout, géographique-
ment, hydrographiquement, orographiquement, indus-
triellement, économiquement. Il est bien délimité et il
donnera dans cette région. à la France une frontière ré-
gulière, rationnelle et historiquement justifiée.