[Ÿ
Les Mines du Bassin de la Sarre.
31
La houille et le fer
La houille, devenue aujourd’hui l’aliment indispen-
sable et universel de toutes les grandes industries, n'a
commencé que dans la seconde moitié du XVII1° siècle à
remplacer le charbon de bois pour le chauffage des forges
et des hauts fourneaux. Auparavant, on ne l’employait
guère, même dans les régions où les gisemients de houille
étaient d’accès et d’exploitation faciles. En certains
endroits des environs de Sarrebrück, la couche de houille
affleurait presque la surface du sol; il suffisait d'enlever
une mince épaisseur de terre végétale pour trouver le
gisement noir. Aussi, chacun, venu du voisinage ou même
de plusieurs lieues à la ronde, piochait dans le charbon
comme dans une carrière de tourbe ou de sable, char-
geait sa brouette ou son tombereau suivant ses besoins :
on en était quitte pour payer un droit peu élevé au
comte de Nassau-Sarrebrück, propriétaire du sol. La
pénurie du bois pour les industries sidérurgiques amena
ces dernières à avoir de plus en plus recours à la houille,
et ainsi se forma let se développa l’exploitation des
mines.
Vers 1770, Gæœthe, qui visita Sarrebrück et son dis-
trict, parle, comme d’une curiosité singulière, des mines
de houille et d’alun de Duttweiler. Il contemple les
« fosses ouvertes dans lesquelles sont lavés les schistes
alumineux calcinés ». Puis, il parvient à proximité
d'une crevasse d’où sortait, depuis de longues années,
une épaisse fumée provenant d’un incendie souterrain
qu’on n’avait jamais pu éteindre et qui consumait le
charbon dans les entrailles de la terre : « Nous étions,
dit-il, dans la région de la montagne brûlante. Une forte