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comte de Sarrebrück jure fidélité et rend l'hommage
féodal au roi de France. Aussi, est-il comblé par le roi
qui le possessionne de seigneuries dans les bailliages de
Chaumont et de Vitry, en Champagne. On le voit com-
battre dans les rangs de la chevalerie française et, en
1356, il est fait prisonnier à la bataille de Poitiers, avec
le roi Jean le Bon. Quelques années plus tard, en 1364,
le roi de France Charles V, succédant à son père, inves-
tit, à l’occasion de son sacre, le comte de Sarrebrück de
la haute dignité de grand Bouteiller de France, en témoi-
gnage de reconnaissance pour sa fidélité, ses bons et
loyaux services; Charles V l’appelle « son cher et féal
cousin, le comte de Salbruche »
Suivant un vieil usage, le comte eüt eu, comme grand
Bouteiller, le droit de retenir pour lui la coupe et l’ai-
guière du Sacre, après la cérémonie. À la place de ces
deux précieux objets, le roi lui fait donner 1.500 francs
d’or (30.000 francs de notre monnaie).
En 1367, le comte Jean achète une maison à Paris.
L’année suivante, à son titre de grand Bouteiller, il
ajoute celui de président de la Chambre des Comptes;
puis, il est chargé de diverses missions à l'étranger. Ses
services sont toujours largement rétribués.
Par son testament rédigé en 1380, il ordonne, s’il meurt
en France ou en pays où l’on parle roman (français),
quie son corps soit enterré à Commercy, en la chapelle de
Saint-Nicolas, et s’il meurt en pays où l’on parle alle-
mand, il choisit sa sépulture dans le chœur de l’abbaye
de Wadgasse, où son père et sa mère sont inhumés. « Il
veut que le jour de son décès, à la dernière messe, quil
sera de Requiem, on mène à l’Offrande seulement deux
chevaux, sur l’un desquels sera monté un homme armé
de ses armes, heaume et flavel (flabellum), en la manière
usitée dans ces cérémonies, et ce cheval sera couvert d’un
drap orné dc ses armes. Le second cheval ne sera pas
couvert, mais celui qui le montera portera la bannière de
sa maison. Les deux chevaux seront offerts, et on y mettra
le prix pour les racheter, ct on donnera la valeur à
l’FEglise. »