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corps d’Autrichiens qui se trouvait dans les environs et auquel le
juif voulait s’adresser pour être débarrassé de cette livraison, la
Régence, dis-je, par attachement pour la France, et par le conseil
de ce même chef détenu, a fait contraindre le juif par la voie de
l’exécution à remplir ses engagements et à faire la livraison
d’avoine; c’est par le conseil et l’encouragement du même chef de
la Régence, détenu, et des officiers civils du Prince de Nassau,
que les négociants de Sarrebruck, lorsque le pays de Nassau s’est
trouvé épuisé, ont fait des achats de ris et d’avoine en pays étran¬
ger, et qu’ils ont fait importer uniquement pour la subsistance des
armées de la république, qui, dans ce moment là, en avaient le
plus grand besoin.
Les troupes de la République ont été reçues dans le pays de
Nassau en frères et amis, c’est aux frais du pays que leurs mala¬
des et blessés ont été soignés par nos médecins et chirurgiens.
On invoque ici le témoignage de tous les généraux qui ont
commandé l’armée de la République depuis son arrivée dans le
pays de Nassau, ainsi que ceux qui commandaient à Sârrelibre,
On invoque également le témoignage de notre respectable voi¬
sin le district de Sârrelibre; nous demandons qu’ils donnent des
détails circonstanciés de la manière dont le gouvernement de Nas¬
sau s’est conduit envers les défenseurs de la république. On ne
fera pas mention ici de la quantité considérable de bois de chauf¬
fage que le gouvernement de Nassau a fourni à la place de Sarre-
libre, ni de l’empressement avec lequel il a envoyé tout récemment
trois pompes que cette ville paraissait désirer, il en a trouvé sa
récompense dans le plaisir qu'il éprouve en obligeant nos bons
voisins français.
Citoyens, ayez égards à notre prière, rendez-nous nos amis,
nos parents et nos pères, sous la caution que nous vous proposons.
L’état et la consistance des personnes que vous gardez comme
otages sont absolument précaires et dépendent de la volonté du
prince qui nous gouverne, il peut en nommer d’autres à leurs
places, dès ce moment ils sont destitués et deviennent de simples
particuliers qui ne pourront qu’être à charge à la république fran¬
çaise et ne seront réclamés que par l’amitié.
Renvoyez - nous donc ces otages, qu’ils viennent parmi nous
rendre de nouveaux services à la République française, vous acquer¬