I.
PETITION présentée aux Citoyens Administrateurs du Direc¬
toire à Département de la Moselle.
Par les Députés des villes de SARREBRUCK et SAINT-JEAN.
Les Négociants de la ville de Sarrebruck, prient les citoyens
membres du Département de la Moselle, de leur rendre provisoire¬
ment leurs concitoyens, amis et parents qui se trouvent en ce mo¬
ment détenus comme otages dans la ville de Metz. Ils s’engagent
de les représenter toutes fois que le Département le trouvera néces¬
saire, et en donnent pour caution leurs fortunes et leurs personnes.
C’est avec la plus vive et sensible reconnaissance que les habi¬
tants de Sarrebruck ont appris la manière distinguée, généreuse et
pleine d’humanité dont leurs pères, leurs amis sont traités dans le
lieu de leur détention, par ordre des membres du Directoire du
Département, mais ils sont éloignés de nous et de leurs familles
éplorées, ils ont perdu leur liberté, et qui mieux que la Nation
Française sait en apprécier le prix?
De tout temps le Gouvernement de Nassau s’est empressé de
témoigner son attachement à la France, mais c’est principalement
depuis la révolution qu’il a redoublé d’attention pour manifester
ses sentiments de bon voisinage envers Elle, en ne souffrant ni
émigrés, ni prêtres réfractaires, en livrant ses grains et ses fourages
pour l’approvisionnement des magasins de l’armée de la République,
tandis que l’exportation en restait défendue pour tout autre pays.
Un juif du pays de Nassau ayant voulu manquer aux engage¬
ments qu’il avait contracté de livrer de l’avoine aux magasins de
Sarreguemines et de Strasbourg, la Régence de Sarrebruck (dont
le chef se trouve parmi les détenus à Metz) sans avoir égard à un