nale communautaire. En avril 1978, à la veille du sommet de Copenhague, le
CSI demande une garantie européenne de l'emploi7 Lors de sa 3ème conférence à
Sarrebruck (9-10 juin 1978), le Conseil rédige un mémorandum destiné aux
communautés, aux gouvernements et au patronat. C'est un programme de dé¬
fense de l'emploi.
Les différents gouvernements nationaux constituent le second interlocuteur. Les
interdépendances économiques étant fortes dans la région, les actions isolées
des Etats dans ce domaine ne pouvaient avoir qu'un effet limité. Il était donc
nécessaire que les trois Etats s'accordent entre eux pour élaborer des mesures
spécifiques. Pour le CSI, il était évident que les gouvernements concernés
devaient améliorer les instruments de la politique régionale. A Luxembourg, en
novembre 1977 par exemple, il réclame l'élaboration d'un programme supra-
frontalier de développement pour l’Euro-région Saar-Lor-Lux. Il répète a peu
près la même chose, lorsqu'il est reçu le 20 janvier 1978 par C. Beullac, le
ministre français du Travail: une coopération des trois gouvernements concernés
dans l'espace régional, notamment par l'élaboration d'un plan social pour la
région.3 A Sarrebruck on parle même en juin 1978 dans le mémorandum cité
précédemment et destiné aux gouvernements nationaux de «politique écono¬
mique inter-frontalière» et on souhaite activer la discussion entre Pans- et Bonn
sur les questions relevant de ce chantier. Ces gouvernements (y compris le Land
Sarre) ont des moyens d'action, car dans l'espace Saar-Lor-Lux de part et d'autre
de la frontière existent de nombreuses entreprises publiques. '
L'entreprise, et plus particulièrement les instances patronales, forment le dernier
niveau de discussion. D'elles on attend une harmonisation des conditions de
travail dans l'espace régional et un dialogue social plus intense. On espère
également pouvoir créer une commission tripartite. Au bout du compte, le CSI
souhaiterait institutionnaliser une coopération et intensifier les travaux de la
commission régionale intergouvemementale Saar-Lor-Lux par la signature d'un
accord entre les gouvernements nationaux, un accord élaboré sous l'égide ou du
moins en conformité avec les objectifs de la Communauté européenne.
Il faut cependant habiller ce cadre institutionnel et lui donner un contenu. La
crise économique impose des programmes d'urgence, mais ces mesures immé¬
diates doivent s'inscrire dans un plan à long et moyen terme, auquel partici¬
peraient le FEDER, le FSE et la BEI (Banque européenne d’investissement).
Dans l'immédiat, la politique économique pratiquée dans l'espace transfrontalier
accorderait la priorité absolue au charbon régional. Celui-ci pourrait être à la base
d'une politique énergétique coordonnée. Le combustible serait utilisé dans la
6 Cf. CFDT. Syndicalisme Hebdo, n° 1700, 13 avril 1978.
7 Communautés européennes. Informations syndicales n” 10/ 1977, p. 22.
8 Communautés européennes. Informations syndicales n“ 1 / 1978, p. 20.
9 FO Hebdo, n” 1556, 28 juin 1978.
336