furent progressivement étendues aux territoires recouvrés. Cette intégration posa
beaucoup de problèmes car les réglementations nationales manquaient de souplesse.
Plusieurs tentatives de la mairie de Sarreguemines pour profiter de la législation sur
les H.B.M. échouèrent. Ce n’est qu’après de longues années de tâtonnements et de
déceptions que furent construites dans cette ville frontalière les premières maisons
subventionnées par des fonds publics.
U te Schneider (S. 263-280)
L’Assistance publique à Alt-Saarbrücken, St. Johann et Malstatt-Burbach (1880-1909)
Les transformations sociales au cours de l’industrialisation obligèrent les villes à
développer des systèmes d’intervention afin de combattre la misère qui frappait
surtout les indigents. Vers la fin du 19e siècle il était communément admis que le
secours aux pauvres faisait partie des attributions de l’administration communale,
cependant les trois villes juxtaposées dans la vallée de la Sarre s’acquittèrent de cette
obligation de façons fort divergentes. La différence des structures, des traditions et
des fonctions économiques engendrait des divergences dans la conception de l’organi¬
sation de l’assistance sociale.
A Alt-Saarbrücken, centre administratif et ville résidentielle, la bienfaisance publique
fut longtemps exercée par un petit groupe de femmes qui la considéraient comme un
devoir chrétien et social et qui, par leur engagement privé, parvenaient à subvenir aux
besoins des plus indigents de leur commune. Ainsi, les services d’assistance sociale
financés par la municipalité tardèrent à se former, et ils ne virent le jour que lorsque
la bienfaisance privée, pour des raisons spécifiques, ne fut plus en mesure de s’occu¬
per des problèmes. A St. Johann, ville industrielle et commerciale, par contre, la
Mairie établit tôt un bureau de bienfaisance et plusieurs mesures furent prises en
faveur des indigents: foyer d’hébergement, soupes populaires etc. La plus grande
réserve, voire répugnance, à l’égard de toutes les questions d’assistance sociale régnait
à Malstatt-Burbach, une ville industrielle en plein essor. Par tous les moyens, la muni¬
cipalité essayait de se dérober aux obligations financières résultant de la bienfaisance
sociale.
Stefan Leiner (S. 281-306)
La constitution de Sarrebruck par la fusion de trois villes en 1909. Problèmes et
stratégies déterminés par des contraintes urbanistiques et des calculs de politique
locale dans un Etat de régime autoritaire
L’accélération de l’expansion urbaine dans les dernières décennies du 19e siècle avait
provoqué une fusion des espaces bâtis des villes de Saarbrücken, St. Johann et
Malstatt-Burbach qui pourtant bénéficiaient toutes d’un statut communal autonome.
Cependant, le défi de créer des infrastructures modernes et efficaces au service des
citadins était le même dans les trois communes dont l’autonomie paraissait de plus en
plus précaire voire anachronique. Plusieurs initiatives tendant à faire fusionner les
villes avec leurs administrations et leurs biens communaux échouèrent pour des
raisons différentes. D’une part, des facteurs relevant des mentalités et d’ordre psycho¬
logique, des sentiments de supériorité ou d’infériorité entre communes voisines pré¬
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