Full text: Stadtentwicklung im deutsch-französisch-luxemburgischen Grenzraum (21)

Les tentatives françaises pour importer les structures nationales se soldent donc par 
un échec et les instances mises en place (Conseil des Bâtiments du Bade, Ordre des 
architectes de la Sarre), outre les compromis imposés par les représentants allemands, 
ne survivront pas au départ des occupants. 
Sur le plan de la législation, en revanche, le succès rencontré par le Bureau de 
l’architecture aura des effets durables. En effet, aucun des nouveaux Lânder créés par 
les Alliés n’aura de législation en matière de protection des monuments historiques 
avant les années 1970, à l’exception du Bade, qui dès 1949 adopte une loi directement 
inspirée de la législation française13 et qui servira de fondement à l’actuelle loi sur 
la protection des monuments historiques en Bade-Wurtemberg, votée en 1971. Cette 
réussite relative des architectes français s’explique en partie par la tradition badoise 
de conservation, pionnière parmi les Etats allemands depuis le XIXÈme siècle.14 
Cette tradition, forte et ancrée en Bade et en Wurtemberg, se manifeste dans la Zone 
Française d’Occupation par la présence d’un personnel allemand compétent, et 
soucieux de sauver ce qui peut l’être: au-delà des divergences réelles dans les concep¬ 
tions et les techniques françaises et allemandes, elle aboutira à une complicité certai¬ 
ne entre les architectes français et les conservateurs allemands pour obtenir le 
déblocage de matériaux. 
L’épuration architecturale: les monuments "belliqueux" 
Cette mission un peu particulière dévolue au Bureau de l’architecture se situe dans 
le cadre de la politique interalliée de dénazification et de démilitarisation de l’Allema¬ 
gne. Des directives en vue du recensement des monuments dits "belliqueux" sont en 
effet données dès la fin de l’année 1945 dans chaque zone afin de déterminer au sein 
du Conseil de Contrôle allié à Berlin une politique commune de destruction de ces 
monuments. L’intervention de la sous-direction des Beaux-Arts s’explique par le souci 
de réserver un traitement particulier aux monuments présentant des qualités artisti¬ 
ques, comme en témoigne la position du sous-directeur des Beaux-Arts, Michel 
François: 
"Il y aura intérêt [...] de procéder à un départ entre les monuments qui n’ont aucun 
caractère artistique et ceux qui, par la signature de l’artiste, leur auteur, ou par la 
matière de leur exécution méritent une attention spéciale. Les premiers seront 
détruits, les autres enlevés de leur emplacement. Ces mesures s’appliqueront en tout 
cas aux monuments érigés après le 1er janvier 1933; elles devront être envisagées 
également pour les monuments antérieurs à cette date qui exaltent le militarisme 
prussien mais leur application devra se faire ici avec plus de discernement [..,]. Par 
monument on entend non seulement les statues, stèles, colonnes, etc. mais aussi les 
plaques, bas-reliefs, motifs décoratifs des bâtiments publics. [...] Il est certain qu’il ne 
13 Cette loi définit en outre, pour la première fois en Allemagne, la notion de site à protéger. 
14 Hans Jakob Wôrner, La législation des Monuments historiques, in: Monuments historiques, 
no. spécial sur la République Fédérale d’Allemagne, no. 166, (novembre-décembre 1989), p. 
4-10. 
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