Full text: Die alte Diözese Metz

mier millénaire ne peut s’expliquer que par son rôle dans le royaume d’Austrasie, 
mais il faut renoncer à chercher dans quelles conditions, à quelles dates, à qui, par qui 
les donations, les concessions furent faites. 
A l’époque ottonienne et salienne est intervenue la consolidation des territoires accu¬ 
mulés jusque là. Pour les Xe et XIe siècles, des diplômes ont été conservés, et leur 
contenu nous renseigne sur la générosité royale. Mais ils ne suffisent pas encore à 
tout expliquer, et bien des faits se comprennent à la lumière de l’histoire des évêchés 
environnants. On sait que de nombreux diplômes citent les donations faites par les 
souverains aux évêques d’empire en abbayes, comtés, forêts, et droits comtaux. Tel 
fut le cas de Metz, qui reçut d’Otton III Sarrebruck, et de Henri II une vaste réserve 
entre Moselle et Seille. Tout cela est encore bien peu de choses à côté de l'accroisse¬ 
ment d’autorité du prélat. En ce qui concerne l’acquisition des droits comtaux dans la 
ville et dans certains Gaue, à défaut de diplôme de concession, comme on en possède 
pour Cambrai par exemple, on résoud le problème en parlant d’usurpation. Qu’il y 
ait eu ou non diplôme, le résultat est incontestable, c’est la mainmise domaniale de 
l’évêque sur une grande partie de son diocèse. 
Il faut à l’évidence procéder par comparaison, ainsi comprendra-t-on ce qui se passe à 
Metz à la lumière de ce qui advient à Liège ou à Cambrai ou à Cologne. Rien n’est 
clair pour aucune des cités impériales, et l’on ne commence à voir clair que longtemps 
après que les concessions ont été faites. Aux Xe et XIe siècles s’opèrent des modifica¬ 
tions fondamentales, a lieu Sa vraie naissance de la principauté messine, comme celle 
des autres principautés épiscopales d’empire. Le roi donne aux évêques des pouvoirs 
souverains, ou bien ceux-ci les exercent spontanément. Pourquoi parler d’usurpation 
alors que la dévolution tacite a eu lieu dans la plupart des endroits? Ainsi voit-on les 
évêques frapper monnaie, ce qui est un privilège important, vu les avantages écono¬ 
miques que cela comporte; pourtant l’on connaît peu de concessions royales du droit 
de frapper monnaie, là où rien n’existait. Tous les évêques se sont mis à peu près en 
même temps à frapper au nom du roi puis en leur nom propre, quelques abbés l’ont 
fait, les princes laïcs ont suivi beaucoup plus tard. La monnaie est le signe le plus visi¬ 
ble de l’accaparement général de droits royaux, en matière économique, judiciaire, 
militaire, c’est-à-dire dans tous les domaines où une autorité de seigneur pouvait 
s’exercer avec profit. Car l’économie, le commerce, la perception de taxes étaient 
fondamentales pour la construction d’une principauté. C’est bien tout cela qui se 
résume dans l’expression de droits comtaux, les comtes ayant eu de fait à exercer 
dans les pagi et Gaue le pouvoir souverain au nom du roi. Il a donc suffi que les 
évêques se substituent aux comtes pour qu’ils puissent imposer leur autorité sur des 
territoires entiers de leur diocèse. Il ne s’agit plus ici de dénombrer des possessions 
une à une, en fonction de donations circonstanciées, il s’agit de comprendre l’évolu¬ 
tion institutionnelle et politique qui a permis un rapide enrichissement des évêques 
soutenus par le roi. L’évêque de Verdun prit en mains le comté de Verdun, la tradi¬ 
tion en attribua le don à Otton III, les évêques de Metz et de Toul firent de même. 
Seulement il y a des différences notables: comté et diocèse de Verdun se confondent, 
ce qui donne au prélat une importance toute nouvelle et réduit le comte au rôle 
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