L'ampleur de la circonscription
L'archiprêtré de Sarrebourg était de par sa superficie l’un des plus vastes du diocèse26
(500 km^) et représentait avec ses 44 paroisses plus de 7 % de l’effectif paroissial du
diocèse de Metz. Les dimensions de l’archiprêtré ainsi que la répartition de ses pa¬
roisses ne facilitaient pas la tâche du doyen rural.
Bon nombre de curés avouaient ne pas recevoir d’ordonnances, ni d'avis pour le syn¬
ode rural. Les contacts entre les curés de l’archiprêtré étaient difficiles et le synode
rural ne réunissaient pas tous les curés. C’est sans doute pour cette raison que celui-ci
se tenait tantôt à Sarrebourg, tantôt à St. Quirin, paroisses situées toutes deux aux
extrémités de l'archiprêtré27.
Au début du 17e siècle, deux nouveaux archiprêtrés avaient été crées à partir de cir¬
conscription jugées toutes deux trop vastes:
- l’archiprêtré d’Haboudange né du démembrement de celui de Morhange
- l’archiprêtré de St. Avold créé peut après le démembrement de celui de Varize.
C’est dans l’espoir d’une semblable division que les curés de l’archiprêtré de Sarre¬
bourg soumirent à l’évêque de Metz une requête en 177228. Le projet qui fut rejeté
sans examen remédiait à tous les inconvénients cités précédemment et pouvait résou¬
dre les problèmes occasionnés par l'espace bilingue.
Un espace bilingue
Le bilinguisme de l'archiprêtré constituait aussi un obstacle à la reprise de la vitalité
religieuse. Les évêques et les collateurs étaient-ils sensibles à cette situation lingui¬
stique?
Les procès-verbaux de la première moitié du siècle montrent que ceux-ci ne s’en sou¬
ciaient guère. Face à cet espace, l’évêque se voyait dans l’obligation de nommer un
archidiacre ou un archiprêtre possédant les deux idiomes. Pourtant J. B. Canon, lors
de son inspection générale en 1714, dut avoir recours aux qualités d’interprète d’un
curé l’accompagnant dans sa visite lorsqu'il interrogeait les paroissiens et les enfants
de langue allemande. Ce recours aux interprètes perdura durant tout le 18e siècle.
Cette ignorance du problème linguistique est aussi illustré par des annexes de langue
française, et qui, pour les sacrements répondent d’une mère église dont la langue est
allemande. Les collateurs n’étaient semble-t-il guère plus préoccupés par ce problème
et on peut trouver bon nombre de paroisses de langue allemande qui émettent des
plaintes quant à leur curé ne possédant pas la langue en usage dans le village.
26 Bourgeat - Dorvaux, Atias historique (voir note 1).
27 AD Meurthe-et-Moselle 1 F 172/3. Requête des cures afin que leur archiprêtré soit divisé en
deux (1772).
28 Voire note 27.
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