Guffen This, opérant entre 1474 et 1486 et acheminant principalement des céréales
(9 taxations et 198Vi mld.), du foin (7 taxations), du vin (6) et des cabus (4).
Les gains de la décennie 1490 ne peuvent faire oublier les difficultés du commerce
à l’époque des guerres burgondo-lorraines et au lendemain de celles-ci. Dans le der¬
nier quart du XVe siècle, les "régionaux" - axe mosellan de Metz à Trêves et, dans
une moindre mesure, campagnes à l’est et au sud-est de Thionville - réalisent
l’essentiel des opérations. Metz confirme de traditionnelles orientations et détient
une incontestable primauté jusqu’en 1494, Thionville s’affirme à la fin du siècle,
tandis que Trêves a indéniablement perdu la première place qui était sienne dans les
années 1424-28. Le recrutement des marchands et transporteurs déborde toutefois
ce cadre étroit et s’inscrit dans une zone s’étendant du nord au sud sur quelque 320
kilomètres entre Cologne et Remiremont et d’ouest en est sur une bonne centaine
entre Étain ou Commercy et Kreuznach ou Obemai. L’absence de bateliers ou voi¬
turiers au long cours n’en est pas moins patente. Les quelque 22 000 porcs taxés au
cours de six exercices et, rien que pour l’année 1494, plus de 7 500 mld. de céréa¬
les (environ 15 000 hectolitres) confirment l’importante composante agricole du
trafic dans l’axe mosellan. Non sans paradoxe en pays viticole, le transport de vin
n’occupe qu’une place secondaire (907 tonneaux au total). Les voiles de planches
de sapin qui descendent du massif vosgien, tout spécialement des régions de la
haute Meurthe, s’inscrivent dans une tradition millénaire ou renouent avec elle51.
Chose assez exceptionnelle dans la sigillée, le sapin sert de motif décoratif aux potiers de la deuxième
génération à l’officine de Haute-Yutz, près de Thionville (vers 180-200 après J.-C.). Faut-il y voir
une allusion au flottage de résineux sur la Moselle? Cf. STILLER, MULLER, Zum Stein et Hatt,
Découverte.
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