49 ne dépassent pas les 500 planches et 29, le millier; trois trains sont par contre
constitués de 3 000 à 4 000 planches (tableau XXXIII)36.
Comme matériaux de construction, on mentionnera encore des ardoises remontant
le fleuve (35 chargements dont 29 aux mains de Messins), des pierres (5 taxa¬
tions)37 et de la chaux (3).
Le fait que 16 des 19 passages de laine s’inscrivent à l’actif de Messins, semble
attester la survie du marché local. Les faibles quantités déclarées (maximum de 12
sacs en 1481) en minimiseraient l’importance, encore qu’acheteurs et vendeurs puis¬
sent emprunter d’autres voies que l’axe mosellan38. La guède dont 17 chargements
avaient été relevés entre 1424 et 1428, n’apparaît plus qu’à une seule reprise et les
productions textiles sont virtuellement absentes des comptes39. À noter cependant
7 impositions de chanvre.
21 passages de peaux dont 2 seulement échappent à des habitants de la ville, sont
à rapprocher de la réputation des tanneries messines40. Quelques uns des 11 char¬
gements d’écorces y trouvent vraisemblablement acquéreurs41.
Des articles à usage domestique (pots et cruches mentionnés 10 fois, poêles, pelles
et chaudrons, ustensiles de ménage, mercerie) complètent certaines cargaisons ou
constituent tout le chargement d’individus portant parfois leur marchandise à dos.
Alors que le bassin industriel de la Fensch demeure actif42, l’absence quasi totale
de produits sidérurgiques - une seule taxation d’acier - peut surprendre. Cette pro¬
duction serait-elle davantage orientée vers le marché messin?
36 Les comptes sierckois ne mentionnent aucune embarcation chargée de bois. Sur les arrivages par
bateau à Metz, voir SCHNEIDER, Ville, p. 9 et 218-219.
37 Déjà à l’époque gallo-romaine, le calcaire de Norroy, près de Pont-à-Mousson, était exporté vers la
basse Moselle et jusqu’à Mayence, Cologne et Bonn (Toussaint, Metz, p. 198).
3* À partir des comptes de la maltôte, SCHNEIDER a constaté une baisse très forte du commerce de la
laine au cours des années 1478 à 1493 (Recherches, p. 21),
39 On ne mentionne à cette époque qu’une seule taxation de draps (1474-75, 77) et une autre de linge
{I486, 106), toutes deux à l’actif de Thionvillois. À relever encore une imposition de chardons,
menés par un Trévirois (1474-75, 4) et destinés, selon toute vraisemblance, au lainage des draps
(LlBIS, Fabrication, p. 358-359).
40 Les rapports de droits de Trêves (ca 1190) mentionnent déjà les taxes payées par les Messins pour
la vente de peaux (Rudolph et Kentenich, Quellen, p. 5). Ceux-ci exportent encore des cuirs dans
la cité archiépiscopale aux XIIF et XIV' siècles (SCHNEIDER, Ville, p. 185). Une seule imposition
de peaux - sur trois au total - s’inscrit à leur nom dans les années 1424-28 (1425-26, 88). Il semble
que, au XV' siècle, la tannerie messine n’absorbe pas toute la matière première disponible sur le
marché local (Schneider, Recherches, p. 21).
41 Transports d’écorces effectués, au milieu du XV' siècle, des régions de la Sarre vers Metz:
Herrmann, Saarburger Zollregister, p. 86.
41 En 1489-90, la Fensch actionne onze forges (AGR, CC, reg. 6556, f° 15r; VannÉrus, Le plus an¬
cien compte, p. 816, note 1). - Aiors que SCHNEIDER (Recherches, p. 16) et IRSIGLER (Wirtschaft-
liche Stellung, p. 144, 171 et 178) soulignent l’importance sur la Moselle du commerce des armes
et d’autres produits métallurgiques (couteaux, ciseaux, instruments agricoles..) en provenance de
Cologne et à destination de la France, les comptes sierckois ne mentionnent pas ces articles.
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