Heynseberg, die kalde Herberge, Lemberg et Schauffenburg*0. Les parts des vins
régionaux, de ceux de Metz descendant le fleuve30 31 ou de ceux de Trêves, de la
basse Moselle et du Rhin remontant le cours32 ne sauraient être précisées. Quelque
temps avant la récolte, spécialement en septembre et octobre, des tonneaux vides
sont interceptés au poste de Sierck (8 taxations)33.
D’un caractère éminemment saisonnier, les passages de cabus se concentrent sur les
mois de novembre et décembre (12 taxations au total). Des Trévirois voisinent avec
des transporteurs régionaux de Berg, Wyefie (vraisemblablement Gavisse) et Catte-
nom. La spécialisation des deux premières localités dans la culture des choux est
un fait connu34. Autre légumineuse bien représentée dans la région35, les pois (11
taxations) sont commercialisés, partiellement du moins, à l’état sec ainsi qu’il
ressort de passages échelonnés pour la plupart de septembre à février. Les charge¬
ments peuvent atteindre 12 à 15 maldres. S’y ajoutent quelques uns d’oignons et de
raves. Du foin n’apparaît qu’à deux reprises, en août et septembre 1427.
Malgré les nombreuses pêcheries jalonnant la Moselle, les poissons d’eau douce
occupent peu de place dans les cahiers des préposés: 2 taxations de carpes dont une
à destination de Trêves. 14 tonnes de poissons du Rhin et, à l’automne 1425, 25
tonnes de harengs36 remontent par contre le fleuve.
30 Pour l’identification de ces localités, voir l’index des noms de lieux.
31 L’intérêt porté très tôt par les Messins à la viticulture locale laisse supposer, à côté des besoins de
l’approvisionnement urbain, des préoccupations commerciales. Au XIV' siècle, le commerce du vin
y subit une crise imputable vraisemblablement à la mauvaise qualité des cépages, aux frais élevés de
la culture et à la concurrence des produits étrangers. Des mesures courageuses ne peuvent l’endiguer,
mais les vins de Metz se vendent encore à Liège et en Brabant dans les premières décennies du XV*
siècle (SCHNEIDER, Ville, p. 174-175, 210-212, 406 et 418-419; Id., Recherches, p. 15).
32 Les congés accordés à des Thionvillois en 1446 et 1447 pour mener des céréales et des pois vers les
marches d’Alemaigne (voir note 27) sont généralement assortis de l’obligation d’employer tout ou
partie du prix de la vente à l’acquisition de vins destinés au marché local.
33 Transport également sur la Seine parisienne de futailles vides renvoyées vers les vignobles (Favier,
Commerce, p. 110).
34 Conflit dans les années 1440 entre l’abbé de Munster à Luxembourg et le curé de Cattenom au sujet
de la décima cappus in Berge (UQB, t. X/l, n° 57). Voir aussi UQB, t. X/l, n° 210. Au XVIII'
siècle, Gavisse était appelé Wies im Kappesgau (DlCOP, Franchise, p. 50). - Sur l’importance de cet¬
te culture à la fin du XVF siècle dans la vallée de la Sarre, notamment autour de Merzig:
HERRMANN, Saarburger Zollregister, p. 77-78.
35 Livraison de pois en 1312, à titre de noevisme, dans la cour de Remich (VAN Werveke, Urbar, p.
349-350). De même en 1380 (VANNÉRUS, Comptes, in: Ons Hémecht 4 (1898), p. 525). - Mention
d’une rente en pois près de Thionville en 1439 (VAN Werveke, Chartes, n° 1492), d’une dîme des
pois à Machtum en 1441 (WURTH-PAQUET, Table chronologique, in PSHIL 28 (1873), n° 128) et
d’une livraison de pois à Berg en 1464 (UQB, t. IX, n° 947). - Licence d’exportation vers l’aval
pour 100 mld. de pois accordée par Corneille de Bourgogne, gouverneur du Luxembourg, à deux
Thionvillois le 16.X. 1446; autre licence pour 400 mld. de pois au bénéfice du prévôt local le
1.XI. 1447 (AGR, CC, Acquits, n° 2130).
3ft tonne = tonneau de grandes dimensions
Mention dans les rapports de droits de Trêves (ca 1190) de bateaux amenant des harengs (RUDOLPH
et KENTENICH, Quellen, p. 5). - Importations messines de harengs aux XIII' et XIV' siècles, notam¬
ment lors de la guerre des Quatre Seigneurs (SCHNEIDER, Ville, p. 185; Metzer Chronik, p. 76-77).
Lors du siège de la ville en 1444-45, des harengs sont acheminés de Thionville par la Moselle
(HUGUENIN, Chroniques, p. 234 et 242).
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