consigner les débours à la suite des recettes. Y voisinent la rémunération au dixième
denier des préposés aux bureaux secondaires, les travaux d’entretien des ponts sur
des itinéraires entre la Moselle et la Sarre, les rentes et les fiefs-rentes assignées sur
les revenus du péage, les versements à la recette générale du bailliage d’Allemagne,
les dépenses de messagerie et autres décaissements imposés par les autorités. Le to¬
tal de ce chapitre précède la balance générale du compte. Suite aux reports et trans¬
ferts, celle-ci ne reflète nullement le revenu du péage9. Le tableau XVI ne retenant
que les recettes et dépenses afférentes à chaque exercice10 dégage mieux celui-ci.
Un contrôleur chargé d’attester la véracité des inscriptions apparaît pour la première
fois en 1481 (tableau III). Il n’est autre que Jean de Fuxhem, receveur du bailliage
d’Allemagne dont relève la recette sierckoise. Son intervention s’observe matériel¬
lement aux comptes de 1484 et 1486 par apposition de sa signature à la suite de
chaque imposition. À ce haut fonctionnaire intervenant encore en cette qualité en
1494 succèdent au XVIe siècle Adam de Vaudrevange (Waldrefenges), receveur
général du bailliage d’Allemagne et mentionné comme contrôleur de 1520 à 1530,
puis Jehan de Cicignon, prévôt et receveur de Sierck, nommé contrôleur en 1533
et encore en fonctions en 1549. La concordance des droits acquittés avec les taux
figurant au tarif appelle un développement distinct (infra, point 3).
Les nombreuses apostilles des auditeurs nancéiens - demandes de justifications,
réclamations de titres créateurs de droits, renvois au compte du domaine local, du
bailliage d’Allemagne ou de la recette générale du duché - attestent à souhait le soin
apporté à cette tâche11. Jamais cependant ils ne mettent en question l’exactitude des
droits exigés pour le passage. S’il faut attendre le 23 février 1428 pour que soient
rendus les comptes de 1424 à 1428 et, si l’on tarde jusqu’au 7 juillet 1478 pour
l’exercice 1474-1475, les délais se raccourcissent par la suite: le compte couvrant
l’année civile 1494 est déposé et vraisemblablement examiné le 21 juin 1495; au
XVIe siècle, l’audition a normalement lieu endéans les trois mois. À cette époque,
une fois les opérations terminées, les président et auditeurs de la Chambre des
Comptes apposent leur signature à la fin du registre et accordent au receveur quitus
pour sa gestion.
9 Comme le souligne AERTS, fa pratique des reports de soldes fait de la balance un instrument
dangereux pour l’historien {№., p. 285).
10 Dans ce tableau et tous les autres du présent travail, les montants sont uniformément exprimés en
gros et deniers de Metz.
11 Sur la vérification des comptes et leur audition, voir entre autres DOEHAERD, Comptes, p. 74-76 et,
pour des recettes domaniales, Noël, Quatre siècles, t. I, notamment p. 230-233, et Olland,
Baronnie de Choiseul, p. 134-147.
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