redresse alors partiellement et se révèle relativement stable jusqu’aux dernières
années du siècle4.
Bien des facteurs entrent en ligne de compte dans l’évolution des échanges: ressour¬
ces naturelles et vitalité des pays producteurs, besoins des régions importatrices,
dynamisme des intermédiaires commerciaux, politiques économiques, sécurité et
concurrence des itinéraires...
2. Intensité et rythme saisonnier du trafic
Pour juger de l’importance d’un trafic, il faut, comme y a naguère convié Henri
Pirenne, tenir compte du milieu. "Ce ne sont point des valeurs absolues, mais des
valeurs relatives qui doivent entrer en ligne de compte à une époque où la circu¬
lation des biens, comparée à la nôtre, semble un ruisseau à côté d’un fleuve"5. Ne
pas bafouer la chronologie non plus. Enfin, autant que faire se peut, cerner l’éten¬
due des exemptions: produits passant en franchise et groupes sociaux ou géogra¬
phiques échappant à l’imposition. Avec de telles exigences, les termes de comparai¬
son ne sont pas légion. En existe-t-il réellement?
Le trafic sierckois fait assurément piètre figure à côté des 5 350 bateaux dont le pas¬
sage a été calculé sur la Garonne à Agen en 1331-326, des 1 397 chalands payant
le droit à Champtoceaux, sur la Loire en amont de Nantes, en 1355-567 et même
des 807, 1 033 et 1 335 taxations acquittées, respectivement en 1394-95, 1408-09
et 1439-40 à Lobith sur le Rhin inférieur8.
Le rapprochement s’avère plus légitime avec quelques chiffres disponibles pour la
Meuse moyenne, la Seine et le Rhône dans la seconde moitié du XVe siècle ou la
première moitié du XVIe. Au poste mosan de Vireux-Wallerand (années 1463 à
1493), le nombre annuel de passages fluctue entre un minimum de 334 en 1466-67
et un maximum de 570 en 1469-70. Au même bureau, entre 1532 et 1561, les chif¬
fres extrêmes sont de 572 passages en 1557-58 et 1 195 en 1548-499. Sur la Seine,
on estime à 750 le nombre de bateaux transitant par Meulan entre juillet 1453 et la
Chandeleur 1456, c’est-à-dire en l’espace de 31 mois, à 350 et 300 celui des embar¬
cations payant des droits à Mantes en 1455 et 145710. Quant au compte de la
Vicomté de l’Eau de Rouen, pour 1477-78, exercice d’activité moyenne, il recense
88 bateaux remontant le cours et 431 le descendant11. Le trafic est moins dense
4 YANTE, Luxembourg mosellan, sous presse.
3 Pirenne, Villes, 1.1, p. 208,
6 HIGOUNET, Géographie, p. 124.
I BOUGOUIN, Navigation, p. 485.
8 Jappe Alberts, Rheinzoll Lobith, p. 65.
9 FANCHAMPS, Commerce, p. 283. - Chiffres relatifs au trafic sur la Meuse, à une époque postérieure,
dans RIGAULT, Navigation, et van HOUTTE, Tonlieu.
10 Bautier et MOLLAT, Trafic, p. 255, note 2.
II MOLLAT, Commerce, p. 303-304.
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