bus (49), ardoises (31), céréales (26 totalisant 2 5951/! mld.52), chanvre (25) et,
dépassant ou avoisinant la dizaine d’impositions, harengs, poteries, papier, vin53,
planches et draps.
Quelques Messins mentionnés de 30 à 40 fois émergent du lot des transporteurs à
l’activité purement occasionnelle. Les opérations de ZirfaB (tableau XIII) se confi¬
nent - sur base du moins des documents conservés - aux exercices 1520, 1524 et
1525. Cet individu paie au total 40 fois le droit et dépasse chaque année la barre
des 10 impositions. Non moins de 27 passages sont le fait, en 1520, de Nicolas
Flach et du jeune Flach (tableau X). Ce patronyme apparaît encore à 7 reprises en
1524 et à 2 l’année suivante. Les carrières de Nicolas et Anthoine de Metz - en
supposant qu’il s’agisse toujours bien des mêmes personnes - s’avèrent plus lon¬
gues. Le premier acquitte 38 fois le péage entre 1520 et 1547; le second, 31 fois
entre 1530 et 1545. L’un et l’autre effectuent à une ou deux reprises plus de 10 pas¬
sages en l’espace de 12 mois et déclarent principalement des peaux et des cabus.
Mais pas davantage que pour ZirfaB ou la famille Flach, on ne peut parler de spé¬
cialisation commerciale.
Thionville ne conserve pas au XVIe siècle la première place qui était sienne en
1494. Avec 47 passages et 25,4 % de la recette totale, elle fait encore honorable
figure en 152054, mais son rôle ne tarde pas à s’amenuiser. Entre 1537 et 1549,
ses bourgeois n’acquittent annuellement qu’une dizaine d’impositions et contribuent
généralement pour moins de 10 % à la recette totale. Les céréales demeurent le
principal article du commerce local (71 taxations sur 179). Près de 6 800 mld., dont
2 0511/2 mld. en 1520 et 1 369 mld. en 1535, sont acheminés en quelque 110 mois
par des Thionvillois. Régulièrement aussi, leurs embarcations passent avec du vin
(38 mentions) et des cabus (20). Près de la moitié des grains (3 175Vi mld.) est
prise en charge par la famille Petit Jehan, le père et ses cinq ou six fils (tableau
XIV)55. Ces professionnels, dont on relève 50 passages entre 1520 et 1549, décla¬
rent également du vin, des cabus, des porcs, des bœufs, des tonneaux vides, de la
laine, des peaux et des ardoises. On ne sait si Schutges This (15 mentions entre
52 Aucun passage cependant en 1525, 1530, 1545 et 1549. - En 1502, du blé est chargé à Metz à
destination de la Suisse (mention par Girardot in: Histoire de Metz, p. 154).
53 Aucun passage après 1530, - Chargement à Metz en 1513 de vin à destination de la Picardie, des
Pays-Bas et de YAllemaigne (Ib., p. 154).
54 Des mentions de marchands thionvillois à Coblence, dans la vallée de la basse Moselle, à
Wallerfangen (Vaudrevange) et à Sarrebourg attestent une activité soutenue au cours des deux
premières décennies du siècle (Yante, Commerce, p. 25-26). Dans les années 1550-55, des hommes
d’affaires de la place opèrent encore à Anvers pour le ravitaillement des armées (COORNAERT,
Commerce, p. 109-110; liste nominative dans Id., Français, t. II, p. 387).
55 Première esquisse des activités de cette famille: YanTE, Commerce, p. 23-24. En 1508-09, Petit
Jehan, nattelier, achète près de Trarbach des ardoises pour le château de Luxembourg et les décharge
à Ehnen (AGR, CC, reg. 2634 (1508-09), f° 12r v, et (1509-10), f° ÎO'). Au début des années 1550,
Gaspard Petit Jehan est fermier de la nef marchande de Thionville (reg. 48637, f° T et ÎO1). En
1566, l’échevin Nicolas Petit Jehan prête 50 Joachimsthalers à un couple thionvillois contre une rente
annuelle de 2 mld. de seigle et la jouissance d’un pré (Archives de la ville de Thionville, JJ.2.39).
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