et 831 ovins) viennent en deuxième position, suivis par les cabus (83 impositions).
Outre des vins qui peuvent tout aussi bien remonter que descendre le cours (68
impositions), les Trévirois déclarent encore 27 chargements d’ardoises, 25 de foin
et, en se limitant ici aux articles mentionnés au moins 10 fois, des harengs, des fro¬
mages, du beurre, des poteries, de la mercerie, des tonneaux, des peaux et des
pierres.
Quelques individus réapparaissent de compte en compte et témoignent d’une belle
activité. L’un d’eux, Thomas Pether (tableau XI), totalise 80 taxations dont 28 de
céréales (3 2141/2 mld.), 17 de vin, 10 de cabus et 9 d’ardoises. À 5 reprises, il
acquitte une dizaine d’impositions en l’espace de 12 mois (maximum de 16 en
1537). Entre 1520 et 1545 (tableau XII), des membres de la famille More inter¬
viennent à 35 reprises, dont 14 au cours de la seule année 1520, et acheminent près
de 1 200 mld. de céréales47. Quatre autres Trévirois, Claus (présent dans les
comptes de 1520 à 1530), Nicolas Seiller (de 1520 à [1531-33]), Grins Jacob (de
1520 à 1537) et Lansser Peter (de 1545 à 1549)48, sont mentionnés une vingtaine
de fois. Le premier et le dernier dépassent, à une reprise, les 10 taxations annuel¬
les. Aucun de ces transporteurs ne concentre ses opérations sur un seul article ou
une gamme relativement restreinte.
Sur les 2 177 passages connus entre 1520 et 1549, les Messins en effectuent 384,
soit 17,6 %. Ils sont incontestablement devancés par les Trévirois (31,2 %). Des
nuances chronologiques s’imposent cependant: la première place est encore messine
en 1520 (92 taxations contre 72 aux Trévirois); ce sont surtout les années 1545,
1547 et 1549 au cours desquelles se profile déjà à l’horizon le siège mémorable de
1552, qui sonnent le glas du commerce local: 58 impositions pour les trois exer¬
cices contre 249 aux marchands et bateliers de la cité archiépiscopale. La part mes¬
sine dans le total des passages tombe en dessous des 20 % en 1524, 1525 et 1530,
récupère quelque peu en 1535 et 1537, puis s’effondre inexorablement (6,1 % en
1549). La contribution à la recette totale est inférieure à 10 % en 1530 (4,1 %) et
1535 (5,4 %), retrouve en 1537 (22,3 %) un niveau proche de celui de 1520, puis
s’étiole complètement (0,6 % en 1549)49.
En dépit de cette difficile conjoncture, quelques constantes du commerce messin se
retrouvent dans les registres sierckois: importance des bestiaux (1 199 porcs50, 198
chevaux51 et 41 bovins), des chargements de peaux (54 taxations), laine (53), ca-
47 Peter More, mentionné dans les comptes de Sierck, est-il un homonyme de Peter More, de
Thionville, qui conclut un marché, en 1526-27, avec le receveur domanial de Luxembourg pour achat
et transport d’ardoises destinées au château de la capitale (AGR, CC, reg. 6325 (1526-27), f° 430?
4R Lansser Peter prend à ferme, en 1553-54, pour 51 fl. la pêcherie luxembourgeoise de Remich et, en
1554-55, en qualité de maître des maronniers de la cité de Trêves, conclut un marché pour livraison
d’un nouveau bac à Remich (AGR, CC, reg. 6330 (1553-54), f° 19v, et (1554-55), f° 55r).
49 Se basant sur les opérations à Anvers d’une quarantaine de marchands messins entre 1544 et 1585,
COORNAERT relativise toutefois le déclin commercial de leur ville (Commerce, p. 261).
50 Dont 736 en 1537.
51 Dont 143 en 1520.
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